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REGISTRES D
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[i55o]
les fondemens dud. pont. Et faict bien à noter que, après la cheutte du pont Nostre Dame, qui fut en l'an 1111e im" xix(2), combien quc pour lors il n'y eust passage pour passer de la Ville en la Cité et Université que Je Pont au Change, et que à ceste cause l'on feist extreme dilligence de bastir led. pont, qui n'avoit de travers que l'ung des bras de lad. riviere, si esse qu'il ne feust achevé que en l'an vc xii ou xm(3), et cousta pour lors plus de deux à trois cens mil livres.
Quant est de la closture, pense que led. seigneur Roy n'a deliberé la faire sans avoir bien avisé s'il est utille et prouflîtable de ce faire. Et quant ainsi auroit esté trouvé et que meilleur feust clorre lesd, faulxbourgs que les destruire, advenant la necessité de guerre, si esse qu'il est raisonnable que la despence soit faicte par ceulx des faulxbourgs qui demandent à soy mectre en sureté; car quanta ceulx de la ville, ilz ont desja porté par deux foys les fraiz ile leur closture, la premiere quant la ville feust premierement faicte, la seconde à l'acroissement de la ville du costé Sainct Anthoine, depuis le houllevert jusques à la Porte Neufve près Sainct Honnoré, oultre que par deux foys ilz ont faict une despence infinye pour fortiffier les faulxbourgs de fossez etboullevers, qui ont esté faictz cs années vc [xxxvi]'4) et xliiii, aux courveez des habitans de Ja Ville, et que, quant la Ville auroit biens patrinioniaulx, dons ct octroitz pour ce taire, ilz le feroient de très bon cueur, pour tenir cn seureté leurs freres, enffans, gendres, alliez, parens, amys et concitoyens, qui demeurent èsd. faulxbourgs; mais que de present la ville n'a point plus de xii" livres tournois a disposer pour les fortiffications et entretenemens des murailles, fossez, rampars, portes, pons, pavez, bastiment de l'Ostel de Ville, antiansquaizetdes nouveaulx, commencez depuis trois moys, qui ne seroit honneste dcllaisser en ruyne, et que, Cessans tous ces euvres, le revenu de la Ville ne seroit suffisant pour satisfaire à la moindre partie de la despence qu'il eslime estre de plus de vic m livres tournois. Car pour suivre le voulloir dud. seigneur, il fauldroit recompenser les proprietaires des terres sur lesquelles se feroient les murailles, fossez, rampars et chemyns, tant dedans la Ville, allentour des rampars, que par dehors, alcn-
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n'avoit jamais esté re ty ve à faire secours en tous affaires ct si liberallement que led. seigneur Roy l'avoit apperceu, mesmement nouvellement pour la rediction de laville de Boulongne'1', ct qu'il ne seroit pas convenable, et croyoit certainement que led. seigneur Roy ne vouldroit octroyer aux habitans des faulxbourgs choze qui fut à l'incommodité de lad. Ville. Et toutesfoys, par leurs requestes, ilz deniandoient ung port; lequel, s'il leur estoit octroyé, feroit telle discommodité aux habitans de sa Ville quc toutes les marchandises venans de la mer par la riviere de Seyne ct autres qui y descendent, par Oize et autres rivieres, lesquelles ont acoustumé estre descendues au port de Sainct Germain de l'Auxerrois, qui est au cueur de lad. Ville, pres des Halles, rue Sainct Denis et autres, les plus marchandes dc la Ville, seroient doresnavant descendues aud. port nouveau, au moyen qu'il est plus bas au dessoubz de la Ville, plus aisé à arriver et y a plus grand fons d'eaue, qui seroit cause d'y attirer nouveaulx marchans el faire habandonner le cueur de la Ville, qui est d'antienuelé bien f ou ru y c de bons et notables marchans. Aussi qu'il ne seroit pas raisonnable que les habitans des faulxbourgs feussent premierement fournyz de vivres, boys et autres choses neccessaires auparavant quc ceulx de la Ville, actendu mesmes que le commencement des faulxbourgs n'a esté par le passé enduré, sinon pour faire certaines hostelleryes pour recevoir ceulx qui arrivent ès villes sur le lard, après que les portes sont fermées; ct si ou les a souffertz estandre plus qu'ilz ne debvoient, cela ne doibt porter dommage ou discommodité aux habitans des Villes.
Quant au pont, oultre que la despence en seroit grande, il porteroit ung dommage inestimable, non seullement à la Ville mais à ceulx d'amont et d'aval la riviere, car encores qu'il y eust argent pour satisfaire à la despence, si esse qu'il ne peult estre achevé, quelque dilligence dont on use, en moings de douze ou quinze ans; ct durant ce temps le trafficq de la marchandise qui se faict par eaue sera du tout, ou plus grande partie, dellaissé au moyen des bastardeaulx et autres instrumens qu'il fault dresser sur la riviere, pour destourner l'eaue et pour gecter
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C Voy. au sujet de l'impôt payé par la ville de Pans, pourle rachat de Boulogne, la note i, p. 197 <le ce volume.
(2) Voy. le tome I" des Registres du Bureau de la Ville, à la date du a5 octobre i4gg.
(3) «Le pont Nostre Dame n'a peu estre basti que par le temps de treize ans.n Note à la marge du Registre.
(-) Ce millésime est resté en blanc sur le Registre, ll s'agit évidemment des travaux de fortification exécutés l'an 1536. Voy. le
tome II des Déliberations du Bureau de la Ville, aux 28, 29 juillet et 11 août de cette aimée.
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